Ses passions ? Self-défense féminin, la LSF et les livres de Science-fiction !
Je prends des cours de self-défense féminin, pour savoir me défendre dans la rue face à une agression. J’apprends la langue des signes (LSF), une langue que j’ai toujours voulu découvrir et que je trouve passionnante. Je suis par ailleurs passionnée de lecture, principalement de la science-fiction, et d’aventures mystérieuses, ainsi que d’écriture de romans. Celui qui est le plus abouti actuellement est une histoire réaliste, mais fictive.
Quels souvenirs gardez-vous de votre parcours de malentendante ?
Malentendante de naissance
Les médecins pensent que ma surdité est apparue peu de temps après ma naissance, mais ma mère, en recoupant ses souvenirs, est persuadée que je la tiens de naissance.
Une enfance et une scolarité solitaires …
A l’école, j’étais assez déprimée d’être différente des autres, mais étant solitaire, je m’en contentais. Les enfants m’évitaient souvent, j’avais peu d’amis. Mes amis étaient ceux de ma petite sœur. J’avais aussi des amis d’une classe malentendants/sourds en primaire.
Ma professeur de CE1 m’avait prise en grippe en raison de mon poids, et voulait que je « dégage » de sa classe. Comme une classe était spécifique aux sourds/malentendants, on voulait m’y mettre. Sauf que mes parents ne voulaient pas et que le besoin ne se présentait pas, étant donné mon adaptation et ma réussite sur un parcours « classique ».
J’ai eu une orthophoniste jusqu’à la sixième, moment où elle a décidé que je n’avais plus besoin d’aide, en dépit de mes blocages sur les « SEU » et les « CHEU » en prononciation. Je m’en sors assez bien en effet en lecture labiale, sans laquelle je suis incapable de tenir une conversation normale sans appareils.
Collège, lycée et fac : des mondes différents
Au collège, j’étais toujours mise de côté, prise pour une folle car je me parlais toute seule et étais solitaire. Quand je me faisais des amis, j’avais tendance à les « coller » et à les énerver pour ces raisons. Ce fut une période assez difficile à vivre, avec des moqueries de la part des autres, principalement amplifiées par la jalousie de me voir réussir mieux qu’eux.
Au lycée, tout était différent. Les gens semblaient plus adultes, plus matures, hormis quelques exceptions. J’avais un bon groupe d’amis, j’étais moins mise de côté. Mais mon handicap se rappelait souvent à moi dans le bruit et les groupes…, me mettant malheureusement à l’écart.
A la faculté, c’était encore autre chose. Les deux premières années, j’étais en médecine et la concurrence n’est pas propice à devenir amis avec les gens. Pour la licence dont j’ai parlé plus haut, j’étais dans une autre faculté où le soutien et l’entraide étaient de mise, donc tout le monde se parle plus ou moins et se côtoie.